La zone d’étude du projet est le Bassin hydrographique de Tensift qui s’étend sur une superficie de 18.210 Km2 couvrant totalement la Wilaya de Marrakech, et partiellement les provinces d’Essaouira, d’El Kelaâ des Seraghna et de Safi. Le bassin est constitué de montagnes du Haut Atlas, zone de production d’eau caractérisée par une hydrologie de surface très active, et de la plaine aride de Haouz. Grâce à sa grande diversité géographique, géologique et climatique, le Haut Atlas de Tensift abrite une diversité d’écosystèmes forestiers et de nombreuses essences naturelles telles que le chêne vert, le thuya, le cyprès de l’Atlas, le pin d’Alep et les genévriers. Environ 93% de la superificie du basin est occupée par des terrains de cultures, le bâti, les sols nus, les xérophytes épineuses d’altitude, etc., et le reste est couvert par des formations forestières et ecosystems forestiers et préforestières.
La population y est actuellement d’environ 3 Millions d’habitants, dont près de 60% de ruraux. L’économie dans le bassin est basée essentiellement sur l’agriculture et l’élevage, et accessoirement sur les activités industrielles, minières et tourisme. Ce basin est caractérisé par la faiblesse des précipitations et leur grande variabilité spatio-temporelle. Les ressources en eau de surface y sont irrégulières et inégalement réparties.
Etant donné que l’étendue du bassin est importante, les analyses qui nécessitent des données locales sont conduites au niveau du sous bassin versant de l’Ourika d’une superficie de 66.500 ha, qui est l’un des sous bassins où les problématiques visées par la recherche sont prédominantes. Ce sous basin connait beaucoup de dégradation de ses écosystèmes forestiers, une érosion intense, une forte fréquentation de touristes locaux et internationaux, surtout pendant la période estivale, et un développement de petites infrastructures touristiques en aval tout le long du lit de l’oued Ourika. Ceci le rend très vulnérable aux inondations éclairs et l’histoire en a donné la preuve du fait qu’il a connu des crues dévastatrices dans la passé. Ces crues deviennent de plus en plus intenses, malgré des aménagement de régulation de débits des oueds réalisés dans le bassin, non seulement à cause de l’évolution du climat, mais aussi à cause des actions anthropiques qui continuent à dégrader les sols et le couvert végétal, aussi bien sur les terrains forestiers que sur les parcelles agricoles, accélérant ainsi les phénomènes d’érosion et la rapidité des écoulements d’eau.